Selon la mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent, le projet visé sera « innovateur et carboneutre » et accueillera des industries dans les domaines de la distribution et de la logistique. « Pour les entreprises qui voudraient faire de la distribution, par exemple Amazon, ça sera la bonne place pour s’établir, parce que le camionnage qui passera directement par l’autoroute 40 ne nuira pas du tout aux quartiers résidentiels », a souligné cette dernière.
Ce sont donc les meilleures pratiques qui seront mises en place dans l’édification de ce site industriel, insiste-t-on. « On a l’ambition de devenir l’un des premiers parcs industriels certifiés « SITES » au Canada, ce qui veut dire qu’on adopte les meilleures approches en matière d’aménagement du territoire », a indiqué Nicolas Dziasko, directeur de l’aménagement du territoire et du développement économique de la Ville de Montréal-Est.
Pour faciliter l’avancement du projet, qui avait déjà été annoncé en juillet 2021 dans les pages du quotidien Le Devoir, la Ville de Montréal-Est a procédé à une entente avec le promoteur au sujet des dépenses en infrastructure. En effet, comme beaucoup d’autres terrains d’anciennes industries lourdes, le projet du 40NetZero demandera qu’on mette en place des infrastructures inexistantes pour l’instant, comme des routes, des égouts et des canalisations. Entre autres, un lien nord-sud entre le boulevard Henri-Bourrassa et le boulevard Métropolitain devrait être financé par le promoteur, MET-HB.
« Le promoteur défraiera les coûts d’infrastructure, et nous lui donnons un crédit sur la taxe pour rembourser la moitié de la Ville. Cela nous permet d’aller plus vite dans le développement, surtout que le site est déjà décontaminé », a expliqué la mairesse. De son côté, M. Dziasko voit dans cet accord « une approche innovante » qui permet d’accélérer les premières étapes d’aménagement, dans un contexte où les fonds de la Ville ne sont pas illimités.
Bien que l’on ne prévoit pas d’édifices résidentiels dans ce secteur, une offre en bars et restaurants est au menu, des services qui créeront un « milieu de vie complet », selon Mme St-Laurent. Des aires de tables à pique-nique, de la verdure et des talus végétalisés pour diminuer les nuisances sonores sont aussi prévus dans les aménagements.
Autres projets en cours
Toujours pour ce printemps, Montréal-Est prévoit le début des travaux de construction d’un collecteur d’égouts sur les anciens terrains de Shell, aujourd’hui décontaminés et propriété du Groupe C. Laganière. Alors que l’agglomération de Montréal se chargera de ce dossier, la municipalité de Montréal-Est tentera au même moment de chercher du financement afin de compléter le reste du lien nord-sud annoncé dans le projet 40NetZero. « Il faut absolument qu’on puisse se rendre jusqu’à Notre-Dame Est », martèle la mairesse. Effectivement, à part dans le quartier résidentiel de la Ville situé à son extrémité sud-ouest, il n’existe pas de route faisant le trajet nord-sud sur le reste du territoire autrefois aménagé pour accueillir les grandes pétrolières et leurs énormes sites industriels.
Par ailleurs, la Ville est toujours en négociation avec l’entreprise Suncor pour l’acquisition de son terrain en friche de 500 000 pieds carrés, sur lequel on espère développer une zone tampon entre le secteur résidentiel et les activités industrielles se déroulant à l’est. L’administration espère pouvoir obtenir cet espace inoccupé depuis une trentaine d’années, « peut-être sous forme de dons », a confié M. Dziasko. Dans le même secteur, on souhaite déménager le garage municipal, « qui n’a pas lieu d’être en zone résidentielle », selon ce dernier. Montréal-Est serait à la recherche d’un site mieux adapté pour ce type d’activités.
Enfin, Montréal-Est serait en pourparlers avec un promoteur pour créer un tout premier projet d’habitations évolutives. « Ces unités d’habitation évolueraient dans le temps. Imaginez qu’à 20 ans, vous pouvez acheter une maison avec un locataire qui vous aiderait à financer votre acquisition. Puis, lorsque vous avez 30 ans, plutôt que de déménager en banlieue, vous pourriez récupérer le logement loué grâce à une architecture qui le permettrait facilement et à moindres coûts. Vous pourriez ainsi accueillir dans le même édifice votre famille avec des enfants. Enfin, lorsque vos enfants quittent le nid familial, vous pourriez ensuite convertir des logements pour, par exemple, héberger vos parents », a illustré M. Dziasko.